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Lac d'Antre Paradise

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Lac d'Antre Paradise
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4 avril 2009

n'oublions pas

Vacances, ce mot me ramène toujours à mon enfance, bizarre pour un terme récurant. Il est vrai que congés est plus d’actualité vu mon âge. Ce mot vacances, est-il directement lié à la scolarité et de ce fait à mon enfance?

Enfin, venons à ces semaines passées en famille.

Autre phénomène surprenant, est que ces jours de dilettante me ramènent toujours en un lieu, j’y viens enfin, le LAC D’ANTRE.

Un paradis où nous partions les quatre enfants à la découverte du lac, des champs, des bois, cascades ou encore de la source. Au fil du temps, nous nous les sommes appropriés, tout était à nous, à nous seuls, les quatre.

Dans cet environnement, il aurait pu arriver de multiples accidents. Pourtant, aucun aller retour au service des urgences d’un hôpital n’a été déclaré, hormis une appendicite aigüe déclenchée la veille de mon anniversaire.

Anniversaire, aussi directement lié aux vacances pour ma part.

Des cadeaux qui me permettaient de grandir et surtout de devenir pour des après midi entières un fabuleux metteur en scène. Arcs, arbalètes, cerf-volants et ce magnifique poignard offert par papa que je portais fièrement à la ceinture, étaient de magnifiques accessoires de réalisateur.

Même si ces jours passés au rythme des leçons de cahier de vacances, celles-ci terminées, on s’évadait à nos loisirs. Lorsque je n’étais pas accaparé à observer une fourmilière ou encore à vouloir débusquer une taupe de son trou, c’est avec mon frère Paul que je passais la plupart de mon temps à la pêche.

Nous n'avions plus les vieilles cannes de bambou trop sèches et rafistolées, mais, chacun une magnifique canne en fibre de verre télescopique de 3 m. Une fierté d’avoir réussi à convaincre ma mère de nous acheter ces objets chers, à Moirant.

Pour les appâts, nous partions nous mouiller les pieds et glacer les mains dans le ruisseau, au niveau de la source. Soulevant les pierres, nous ramassions les plus beaux « charrie bois ». Petites larves cachées dans une coquille tubulaire construite d’un congloméra de petites brindilles de bois ou de  petits graviers. Ces larves de Phrygane sont une gourmandise irrésistible pour certains poissons.

Lors d’une grosse pluie d’été, le courant entraîna toute cette petite faune. Maman nous voyant malheureux à l’idée de plus trouver d’esches pour pêcher, nous affirma que les sauterelles feraient l’affaire. Nous passâmes des après midi entières Paul et moi à  les attraper. Pour les trouver, nous marchions dans les hautes herbes non fauchées afin de les voir décoller, dans le but de les repérer grâce à leurs éventails orange déployés par leurs ailes. Une chasse frénétique à l’idée qu’on puisse retourner à notre activité munis de nos superbes cannes que l’on trouvait déjà trop courtes.

Les sauterelles, très moyen. C’est un ami de la famille, JP Bouillet que je salue, qui nous livra un secret pour récupérer facilement des vers de terre.
Une planche de bois posée sur un sol terreux, bien arrosé, attendre le lendemain ; c’est un miracle, levez la planche, cueillez.
Je crois bien que les jours qui suivirent cette découverte, furent un succès avec un record de trente cinq perchettes prisent aux barques des Brocheau.

Le maniement de la canne, l’eschage, les nœuds, l’approche du plan d’eau m'ont été montrés par un homme, Marcel. Il portait sur lui sept fois mon âge quand il me fit partager ses connaissances. Marcel parlait peu, je l’observais, il me regardait, j’ai appris. Il avait cette chose qui fait que l’on se sent bien. Des gestes qui vous disent tout. Je crois que ces jours passés avec lui, je ne retiendrais qu'une seule phrase par laquelle commença notre aventure humaine :

-Tout ce que je te demande, c’est de ne pas tomber à l’eau, je nage comme une tenaille.

Pour moi l’enseignement est un échange de connaissances dans le respect de l’un et l’autre. Marcel était un excellent observateur, un excellent professeur.

Mes sœurs plus âgées, étaient trop occupées à se regarder pour partager nos activités. C’est vrai qu’elles étaient la curiosité des garçons de Villard, village le plus proche. Ils montaient les voir en cyclo, une bande sympathique. Elle était composée  du cascadeur « le Cam », les musiciens les frères Rossi, Gérard dit Dédé, grand et costaud et « Poche », celui qui suit les bandes.
De temps en temps, elles participaient à nos jeux, les trouvant sûrement infantile.

Je me souviens d’un après midi, caché sous les arbres derrière la ferme, au-dessus du noyer, nous avions tracés des chemins dans la côte de la roche. Des sentiers plus ou moins raides.
Agnès les baptisa rapidement piste noire rouge et bleues.

Nous pratiquions le ski, ici, ce plein après midi de juillet.
Légèrement fléchis sur nos pieds, de vieilles branches de noisetier dans les mains en guise de bâton, on dévalait les pentes sur cette terre noire chargée d’humus. Odile avait du style. C’était rare de partager avec nos sœurs des moments comme celui-ci.

Agnès et Odile préféraient descendre plus bas dans la vallée, là où les moteurs de moto vrombissaient. Tino, un des frères ROSSI, et Dédé, étaient les heureux élus. Un secret de polichinelle qu’il fallait garder.

Chaque année nous avions droit tous ensemble, à la sortie jusqu’au grand chêne, celle de la Raja ou encore, la ferme du Fernand où Maman s’appliquait à chaque fois à remettre en fonction une source. Un filet d’eau sortant d’une butte, canalisé par un vieux tronc d’arbre creusé. Ce n’étaient pas mes ballades préférées, les adultes nous accompagnaient, le plaisir de la découverte n’avait plus la même magie. Lors de ces promenades, ma grand-mère, Mamie, nous accompagnait chaussée de ses fameuses Méphisto. A son bras, elle portait toujours des petits seaux emboîtés l’un dans l’autre. C’était l’occasion de cueillir framboises et fraises des bois pour de futures incomparables gelées.

Cette activité se pratiquait dans la cuisine au fond de la ferme, une pièce éclairée par une fenêtre plein nord.
Une fois les fruits de notre récolte déposés sur l’ancien pétrin caché d’une toile cirée à carreaux, les enfants y étaient admis avec réticence. Mamie tenait les rennes de la cuisinière à bois, pesait les fruits, le sucre cristallisé, s’activait pendant des heures. Dans des vieux torchons colorés par les réalisations des années passées, Mamie et Maman pressaient les baies. Quelle odeur. Les jus extraits remplissaient les pots de verre d’une couleur cristalline, elles enfermaient du soleil. Mamie c’était la chef de cette pièce !

A suivre....

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3 avril 2009

la suite

Le jardin, ce n'était plus elle, mais mon grand oncle. Tiré au cordeau, ce jardin varié affichait sur un premier niveau : salades, carottes, radis, aromates. Les plantations étaient séparées par des planches de récupération. Plus bas, les pomme de terre, et enfin, au sud, vers le lac, en bordure des grillages portant les stigmates du temps qui passe, on pouvait trouver des cassis et des groseilles.
Accessible par un portillon en bois bleu vermoulu, on ne pouvait y pénétrer sans
autorisation.
Tonton et Tati passaient beaucoup plus de temps que nous dans cette maison familiale. Ils vivaient dans une aile de la ferme, à l'étage. Peu nombreux sont les moments où j'y suis monté. Il y avait là haut (je ne sais comment l'expliquer), quelque chose de froid, d'austère.
Peut-être trop d'interdictions pour l'enfant que j'étais.
Les interdits étaient l'inverse de mes désirs dans cet environnement majestueux.

Des expériences, il y en a eu des centaines pour chacun, et je ne pourrais toutes les citer.
Elles étaient variées et sans barrières, à l'opposé les unes des autres selon nous quatre.

Pendant qu'Odile mettait des couches (délicatement découpées dans du papier hygiènique) aux crapauds, Paul et moi concevions des soupes de tétards à coup de pilon. Pourquoi? Est-ce la différence des sexes qui déjà orientait nos activités?

Il n'y a pas d'expérience réussie sans observation profonde. L'observation, ici, c'était le maître mot.
Je me revois encore allongé sur le rebord de l'ancien lavoir qui servait de vivier aux peches miraculeuses. Situé au bord du lac, caché sous l'ombre des feuillages des grands frênes, cet endoit était magique.
En amont, une source assise au pied des grands arbres alimentait ce bassin.
A plat ventre, mes yeux cherchaient une perche, une tanche...et là...un brochet! Quels curieux animaux.
J'appréciais de voir le mouvement différent de leurs yeux, le rythme et le battement des branchies.
Souvent, les écureuils étaient de la partie. Les frênes ont été pendant 2 ou 3 ans leur repère.
On ne savait plus qui observait qui!
Quand ils s'approchaient frileusement, je faisais mine de ne pas les voir. Je les épiais à mon tour, toujours allongé, par dessous mon bras, la tête penchée, un oeil fermé pour laisser scruter l'autre.

Les vacances avancaient au rythme des découvertes.

Les jours de pluie ne nous empechaient pas de sortir. Au contraire. Dans nos bottes, on courait au ruisseau.
Dans un premier temps, nous lançions de grosses pierres afin de constituer une digue. Au fur et à mesure, on empilait ces cailloux délicatement, et pour finir nous prenions soin du choix des dernières pièces pour les meilleurs emboitements. Souvent, la digue cédait. On trouvait toujours une alternative à cette occupation.
Jetter un bâton dans l'eau, et le suivre dans le courant jusqu'à la cascade...
Cela ne parrait rien, et pourtant c'était déjà beaucoup, nous étions dehors, nous jouions.

Lorsque les pluies étaient trop fortes, c'est dans la pièce principale de la ferme que nous nous retrouvions tous.
Mal éclairée par des petits abat jour rouges, cette pièce était chaleureuse.
Des guirlandes de chaussettes, short et tee shirt séchaient près de la cheminée. Oui, ces jours là, le foyer brûlait de grosses bûches afin d'assécher la ferme quelque peu humide.
Le bois ne manquait pas. L'année d'avant le gros frêne, à l'angle du fumier, avait été abattu, troçonné et débité. Il nous réchauffait.

Ces journées d'orage de juillet auraient pû paraître longues pour l'enfant que j'étais.
Mais non, j'en profitais, sous les yeux aguéris de manan pour coller les diverses feuilles de lichen ramassées les jours d'avant. Puis on les identifiaient. Une fois finies, les planches botaniques venaient s'ajouter aux collections précédentes. S'il restait du temps, je partais chercher dans la grange, à deux écuries plus loin, des boules de déjection de chouette.

En effet, une chouette effraie prit possession de la grange durant un été.
Le fenestron réparé, on ne la vit plus.
De retour à la table du salon, je disséquais sous les yeux ecoeurés de mes soeurs, la précieuse boulloche de poils, afin d'y extraire les squelettes de ses repas précédants.
Mulots, souris, loirs, se reconstituaient sur la table. Vertebres, côtes, tibias, omoplates et crânes souvent défoncés devenaient pour un moment, mon puzzle.
Je découvrais l'ossature de ces petits rongeurs que
tonton Lili capturait dans ses pièges toutes les nuits, et au petit matin, partait les noyer sous mon regard déçu. Il est vrai qu'ils avaient élu domicile sous les toits. La nuit venue, ils dansaient la Polka!

On avait soupé, fermé les volets, et maman nous fit remarquer que la bise s'était levée. Presage de beau temps me confia-t-elle.

Au petit matin, le soleil avait chassé la pluie. Tout était encore humide et le soleil donnait aux champs et au lac de vives couleurs.
Dans ces moments là, j'étais impatient de finir ma leçon de mon passeport de 5ème.
Je baclais mes devoirs pour retrouver min école, celle où l'on voit, après les jours de pluie, les tritons dans les grosses flaques , prisonniers dans les cicatrices causées par les démontagneurs de sapin. Ce jour là j'étais au premier rang d'une classe à ciel ouvert, une de ces classes où l'on apprend tout seul, et surtout, la liberté d'apprendre.

Papa aurait préféré que je mette autant d'enthousiasme dans les mathématiques, le français ou autre discipline que l'on enseigne au collège!
D'ailleurs, le début du mois d'août annonçait son arrivée. Maman allait le chercher tard dans la soirée à Lons-le-Saunier. Il arrivait de Paris. Il nous fallait attendre le lendemain matin pour avoir la joie de l'embrasser.
Son arrivée annonçait aussi la fin de notre séjour jurassien. Papa avait passé son mois de juillet à Issy-les-Moulineaux. Son mois de congé commencait et nous allions partir dans le midi, le var, où lui, avait ses racines et souvenirs de vacances.

Nous partions à 6 dans la voiture, en général en début de matinée.
Je savais que nous allions trouver d'autres plaisirs, copains, et que les vacances n'étaient pas finies.
Mes soeurs laissaient derrières elles, Tino et Dédé, qui avaient promis de descendre les voir en cyclo, une belle performance. Le camping de Sainte Marguerite les accueillerait.

Mon frère devait avoir autant hâte que moi de voir la mer en arrivant sur Cassis en fin d'après midi.
L'odeur des pins arrivait plus tard, vers Toulon.
Nous allions durant ce parcours jouer au masque, citer les animaux commençant par toutes les lettres de l'alphabet, compter les 2 CV rouges, puis les R5 blanches.
Papa, lui essayait d'écouter au travers du post radio qu'il avait installé, une station qui ne grésillait pas. Mission impossible.

Maman conduisait, participait à certains jeux. Elle nous sortait de temps en temps de l'agacement de la voiture par une phrase comme celle-ci :
- Oh les enfants, regardez un dromadaire!
J'écarquillais les yeux, un dromadaire sur l'autoroute, où ça...mais où ça?
C'était une voiture immatriculée de la drôme; ben oui, pourquoi pas!!!

2 avril 2009

suite 2...

Plus le paysage devenait aride, je savais que je quittais pour un an, papillons, salamandres, diticks, neps, belettes, fossiles…

Mais surtout, et je le sais plus que tout aujourd’hui, alors que le mot congé a remplacé à jamais celui de vacances, que ces moments libres à courir dans les bois du LAC d'ANTRE  marqués par le tintement d’une cloche nous appelant pour le repas du midi, étaient menés par un chef d’orchestre remarquable, Maman.

Maman a écrit sur une portée de mon enfance un mot auquel je suis viscéralement attaché, LIBERTE, la liberté de se mouiller les pieds, la liberté d’apprendre, merci.

A suivre…

1 mars 2008

suite...

Il nous est arrivé aussi de faire le trajet inverse, je veux dire Toulon le lac d’Antre.

L’école du Cap Brun fermait ses portes, juillet arrivait. Seul papa travaillait.

C’est nous qui, ces années là le rejoignions après notre escapade jurassienne.

Cela fera bientôt 30 ans.

Par prudence et souci  du long chemin qu’il nous fallait parcourir, le moteur de notre diesel ronronnait tôt le matin. Même si papa restait dans le Var, nous étions toujours six dans la voiture. Maman conduisait avec comme difficile copilote mamie. Nous ne pouvions passer inaperçus dans ce 404 vert grenouille.

Je me souviens du soir où, dans la nuit, elle était arrivée feux éclairés devant le portail des Elionautes. Nous avions accouru car la couleur de cette nouvelle automobile ne nous avait pas été dévoilée. Quelle surprise !!!!

Enfin, c’est à bord de ce tracteur que nous parcourions les 530 km qui nous séparaient de Villard d’Heria. Le parcours n’en finissait pas et une pose méridienne s’imposait d’autant plus qu’Agnès craignait la voiture. Sur l’autoroute, elle supportait, mais dès les premiers virages, son cœur lui envoyait des signes pénibles.

Soit on pic niquait sur une aire d’autoroute vierge de station essence et de magasin, ou alors nous faisions halte chez l’Anna, sœur de mamie. Ces repas étaient accommodés de superbes sandwichs garnis de salade, tomates, jambon, un peu de moutarde ou de beurre. Si je me souviens aussi bien de leur goût, c’est qu’aujourd’hui, lorsque je pars en balade, je m’applique à retrouver dans nos casse-croûtes ces saveurs de mon enfance au grand plaisir d’Olivia.

Lorsque nous mangions à vienne,  c’est René le mari d’Anna  qui nous accueillait par le petit portail métallique de leur jardin. Un portail qui, à ma grande surprise devait aussitôt être fermé à clé. Une chose étrange pour nous qui vivions dans une maison ouverte aux quatre vents.

Nous montions ensuite le grand escalier qui menait au séjour et tout droit à la cuisine. Il y avait la pour moi enfant, une ambiance similaire à l’appartement du Tonton Lili. Je ne voulais jamais monter ces escaliers en premier. C’était maman qui ouvrait l’ascension de ces marches munie de cette fameuse glacière devenue rose pastel par l’effet  du temps passé, associé     au soleil.

Anna nous attendait sur le seuil de la cuisine, nous rentrions.

Je crois que pour nous tous, seul René apaisait l’austérité du lieu.

C’était un homme de taille moyenne, cheveux gominés en arrière. Ses petits yeux malicieux soulignés par une belle moustache le rendaient doux.

Paul devait avoir séduit René. En effet, pendant cette pose, René amenait Paulo au garage. Transformé en vitrine des galeries Lafayette au période de Noël, il y avait là, caché sous des bâches plastiques, le résultat d’un travail minutieux de plusieurs années. Un gigantesque circuit de chemin de fer miniature, une énorme maquette rutilante. La magie opérait lorsque rené branchait tout. Les village s’éclairaient, les locomotives se croisaient, les passages à niveaux se levaient…Paul, écarquillait les yeux, René était inquiet pour son œuvre mais heureux. Cela durait peut de temps, il fallait vite bâcher, l’ensemble devait être trop fragile.

Par la suite Paul et moi sortions dans le jardin qu’il ne fallait surtout pas abîmer. Maman voulait qu’on se défoule avant de repartir. Gérald, parrain de mon frère, fils de René et d’Anna participait à nos jeux de ballon.

Maman discutait avec Anna, donnait des nouvelles de la famille en évitant de rentrer dans les sujets susceptibles de faire renaître de veilles querelles familiales.

Cet arrêt nous permettait d’éviter la chaleur de midi, pénible en voiture.

Amberieux, Lisieux…. Nous étions dans l’Ain, il nous fallait encore parcourir des kilomètres. Ce qui me semblait proche de l’arrivée, c’était le passage des gorges du Cerdon ou encore ce petit village aux sept fontaines que nous cherchions à compter tous ensemble. On roulait.

La demi heure qui nous séparait maintenant d’Oyonax à Villard d’Héria puis du lac d’Antre, n’était plus rien comparé aux kilomètres avalés jusque là.

Le grand aqueduc qui desservait Moirant en Montagne vers St Claude était en construction, nous arrivions enfin de notre périple. Il ne restait  plus qu’à grimper difficilement la côte après le moulin à eau de Marcel Bouillet pour en final, quelques virages plus loin, sous les sapins, poser les pieds dans les hautes herbes du Lac d’Antre. Tout commençait.

Je crois me souvenir que chaque séjour passé là haut commençait par l’inéluctable tour du lac.

Agnès ou Odile faisaient le guide. Apres la source, en rentrant sous les bois en face de la ferme, il y avait deux passages. Celui d’en haut et du bas comme nous les appelions. Ce circuit emprunté à chaque arrivée ouvrait la saison du Lac d’Antre. Aujourd’hui encore pour la plupart d’entre nous.

Il y avait à l’époque dans le champ qui borde le lac des chevaux, avec Gaston le chef de troupe, un percheron au poils argentés. Derrière la ferme, c’était les vaches broutant sous surveillance d’un gros taureau rouge. On le disait rouge car son poil cuivré tirait vers le grenat. C’était un vrai taureau agressif. Il m’inquiétait beaucoup lorsque nous devions traverser ce champ pour partir en excursion. Il nous fixait  d’un œil, tournait la tête vers le bas, tapait du sabot. Une vraie mise en garde. Paul et moi étions toujours équipés d’un bâton dans le cas où il nous prendrait pour cible. Les vêtements rouges, en particulier ces fameux kway que nous portions étaient à proscrire même si maman nous assurait que ce n’était pas la couleur qui importait, mais les mouvements.

Plusieurs années après, il n’y eu plus de vache derrière la ferme, les chevaux avaient pris leur place. C’est dans ce champ que Paulo vécu à mes yeux une magnifique opportunité. En effet, Un poulain était né depuis quelques jours. Nous L’admirions tous tant il était beau, fragile et vif. Toujours à marcher le long du flan de sa mère, il était impossible de l’approcher, encore moins de le caresser.

Un après midi, ce poulain dormait dans l’herbes vertes, avachit et serein tout près de la clôture.

Paulo approcha doucement et par magie, le caressa de longues minutes. Prévenu par maman et envieux de la situation je m’approchait à mon tour. A proximité, à peine je fis mine de me m’accroupir qu’il détala dans une grande vivacité. Il paraissait surprit de s’être abandonné aux caresses de mon frère. Qu’elle chance eut-il !

Les vaches qui broutèrent plusieurs années en ces lieux, circulaient chaque jours de la même façon. Au matin, elle arrivaient de la vallée, broutaient dans la partie plate du champ, puis, s’orientaient vers les grands sapins enjambant le ruisseau. C’était le coin où l’on pouvait trouver la plus grande fourmilière construite d’aiguilles de sapin. Dans l’après midi on pouvait les voir à l’ombre sous les noisetiers en aval du noyer. Elles prenaient plus tard des travers à la côte de la roche pour repartir vers le fond du champ. La boucle se fermait.

La  famille Morié retira ses animaux par la suite. Je regrette vraiment l’absence de ces bêtes aujourd’hui dans ce paysage. Il est juste qu’il ne se passait pas un été sans que quelques bovins ou chevaux ne s’échappèrent. Alors commençait une grande course organisée par ces fermiers. Habitant à Orgelet, il leur était pénible de venir à chaque fois courir après leurs bêtes. Ils durent se lasser, dommage.

18 décembre 2007

Une petite video mal faite, mais je viens de

Une petite video mal faite, mais je viens de découvrir le petit logiciel video !!!
Voici le lien: www.youtube.com/v/3YkJKApwIo0

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1 décembre 2007

où ?

                              lac_d_antre

                          C'est au bout du bout, à la fin d'une route forestière...

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